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VEAU TRINITÉ

Veau trinité est un théâtre de la démesure. C’est une vision grossissante du monde. Ses personnages sont cousins de ceux que l’on rencontre dans Delicatessen de Caro et Jeunet, et l’univers dans lequel ils évoluent nous rapproche de Mad Max.

 

Nous entrons dans une fable dantesque et futuriste qui nous interroge sur l’avenir de notre monde : dans quel état sera-t-il demain si l’homme ne parvient pas à dépasser sa tentation pour le repli ? Quels seront les rapports entre les peuples si le juif et le musulman continuent à être avant tout des fauteurs de troubles aux yeux du chrétien lambda. Qu’en sera-t-il de la valeur de l’argent lorsque le système bancaire aura définitivement implosé ? Où irons-nous quand il n’y aura plus rien ?

 

Veau trinité raconte cette après-catastrophe, cette errance de la société, ce doute en quête d’identité, cette absence de projet au monde.

 

Dans cette perspective pour le moins cataclysmique, nous avons rêvé le village de Georges, ambulant.

 

Nous imaginerons que les bons vieux bourgs de notre bonne vieille France ont complètement disparu, que l’exode s’est généralisé, que la manie de la délocalisation nous a tous transformés en citoyens errants, à la recherche de nourriture, d’eau et d’un endroit « sécurisé » où s’installer pour passer la nuit.

 

Nous imaginerons que les habitants des petites cités ont muté en clans resserrés, en familles improvisées où le maire est devenu le père, et les villageois, ses enfants monstrueux, et que les hommes et les bêtes ne font plus qu’un, grâce aux résultats de manipulations génétiques débridées.

 

Nous donnerons ainsi à la pièce d’Olivier Sourisse sa juste dimension : le ton truculent nécessaire à sa représentation et son caractère grotesque incontournable.

 

Durant le spectacle, il fera donc chaud et glacial à la fois, on vous coupera la tête juste pour le plaisir, on vous mentira, on vous haïra. On entendra prier dans le vide sidéral et meugler de désespoir dans des orgasmes destructeurs. Oui, Veau trinité parle de survie, d’étreintes maladroites et d’orgies brûlantes.

 

Enfin, si le titre de la pièce peut paraître surprenant, il nous dit bien que la science et la religion sont aujourd’hui unies dans le même désarroi fou et que, de ce fait, l’humanité est décidément sur le point d’exploser.

 

Alors, tous aux abris ! Le dernier veau génétiquement modifié sur cette terre fait la une de la presse !

(Explosion nucléaire)

 

François Kergourlay

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